dimanche 28 décembre 2008

Honda racheté? C'est fait, entend-on ce matin.

Pour le moment seul média à s'être fait l'écho de l'information de façon aussi catégorique, France Inter reprenait ce matin une information en provenance de La Stampa, affirmant avec certitude que le rachat de Honda a effectivement été conclu pour le prix symbolique d'un euro, avec le milliardaire Brésilien Carlos Slim Helu, 63 ans.





Il sauverait ainsi l'ensemble du staff de 800 employés de Brackley.





Button et Senna ont été confirmés, et il n'aurait été fait aucun secret sur le fait que les millions apportés par le jeune Brésilien sont l'un des éléments qui ont pesé dans la balance du choix de ce dernier.





Aucune confirmation officielle n'a été faite pour l'heure.

jeudi 18 décembre 2008

Lewis est timbré!



Les collectionneurs que vous êtes peut-être vont probablement bientôt apprendre l'existence, si ce n'est pas encore le cas, de l'Ile de Man.

Il n'existe pas de limitation de vitesse sur l'île; un argument pour attirer Lewis à venir loger par là-bas?

En tous les cas, l'île partiellement Britannique a décidé de mettre à l'honneur le nouveau Champion du Monde de F1 sur une série de timbres forts élégants. Une série de six timbres a été réalisée en partenariat avec Vodafone McLaren Mercedes, qui, on le sait, contrôle de bout en bout l'image de son équipe...

Un peu moins la déclaration de Murray Walker, "The Voice", faite à l'occasion de l'annonce de la sortie du timbre fut elle, et quelque peu provocatrice : "Il n'y a pas de raisons qu'avec le succès qu'il connaît avec McLaren, Lewis ne puisse aller chercher les records de Juan Manuel Fangio et Michael Schumacher". Respectivement 5 et 7 titres de champion du monde, si je peux me permettre de le rappeler...

La plaquette de timbres sera vendue 4.42£, soit environ 6.80€. Il est possible de les commander sur internet sur le site de la poste de Man. Des carnets sont également disponibles sur de grands fonds autocollants illustrés McLaren Mercedes, pour un peu plus de 20£. Je crois que je me suis trouvé un petit cadeau de Noël.



samedi 13 décembre 2008

Les meilleurs moments de la saison en vidéo

Voici pour vous faire patienter avant d'autres nouvelles que je vous promets imminentes une très belle vidéo reprenant dans un montage chronologique et émotionnel l'intégralité de la saison 2008 de Formule 1, qui fut, comme le montre très bien ce montage, l'une des plus excitantes performances que la discipline a offerte.


Down to the Final Corner from Sovrasterzo on Vimeo.

vendredi 5 décembre 2008

La F1 ouvre les yeux et prend conscience du péril.


Button au volant d'une Honda F1...déjà un souvenir?

C'est un véritablement tremblement de terre qui vient de s'abattre sur le monde de la F1.

Depuis hier soir, des rumeurs en provenance de médias spécialisés britanniques faisaient état du fait que Honda songeait à se retirer de la F1 de façon aussi brutale qu'inattendue.

Décision confirmée officiellement depuis le Japon ce matin. Le contexte économique a persuadé les dirigeants de Honda de ne pas poursuivre l'aventure en F1. Cette décision laisse tout le paddock K.O.

En effet, 2009 voit un changement radical de règlementation en termes de configuration aérodynamique des monoplaces, ainsi que la ré-introduction des pneux slicks et la mise en place du boîtier de récupération d'énergie kinétique, appelé KERS. Honda est murmuré depuis quelques temps, avec BMW, être l'une des équipes ayant misé le plus de ressources et de temps de recherche sur ces nouvelles technologies.

L'exercice 2009 devait être celui du retour vers le succès, avec une monoplace conçue de bout en bout par Ross Brawn, recruté à prix d'or après avoir été l'artisan des grands succès des années 2000 de Ferrari.


Tests d'une Honda F1 en configuration aileron avant 2009


Le choix fut relativement simple pour Honda qui comprit rapidemment que la saison 2008 serait une longue descente aux enfers, au vu des faibles performances de la voiture. 2008 marqua aussi pour Honda la perte de l'écurie Super Aguri F1, créée par le manufacturier Japonais dans le but de sécuriser une place de pilote titulaire à la star orientale Takuma Sato. En proie à des difficultés financières et de moins en moins soutenue par Honda qui ne voyait pas d'un bon oeil la dispersion des ressources, Super Aguri disparut.

Au tableau d'honneur, le bilan est léger : Honda a signé un succès en Hongrie en 2006 sous un déluge de pluie avec Jenson Button; mais a conclu l'exercice 2008 en 9ème position, devant l'écurie Force India, lanterne rouge. Cette saison, Barrichello parvint, encore dans des conditions météo épouvantables, à obtenir le seul podium du team à Silverstone. Button, Barrichello, Wurz mais aussi Di Grassi et Senna, qui convoitaient un volant pour la saison prochaine, pourraient bien rester sur le carreau, tout comme les 700 employés de l'écurie de Brackley.

Nick Fry et Ross Brawn ont cependant annoncé qu'ils feraient tout ce qui est en leur pouvoir lors des prochaines semaines pour assurer à l'équipe la possibilité de participer au championnat du monde de F1 2009, qui voit la menace d'une compétition à 18 voitures devenir très concrète.


On annonce déjà des repreneurs potentiels. David Richards (Prodrive), ayant fait connaître à l'écurie ses meilleurs moments, serait sur la liste des candidats. Une rumeur folle parle aussi de...Max Mosley, président de la FIA, qui a déjà été mêlé à la gestion d'une écurie de course. Les noms de Gerhard Berger, fraîchement remercié de chez Toro Rosso (lié de près à Senna et très complice avec Ross Brawn), Cal Smith (ex-Arrows) et de Nissan, circulent également. A ce rythme, il ne va pas falloir longtemps avant que l'on se mette à spéculer sur l'intervention d'un sauveur du nom de Michael Schumacher pour aider ses copains Brawn et Barrichello.

Politiquement parlant, la décision de Honda de quitter la F1 est une onde de choc. On prend désormais conscience que c'est tout l'édifice F1 qui est en danger. A l'heure où les comptes de Williams sont dans le rouge, où RedBull possède deux équipes et où de grands manufacturiers, comme Toyota, ne récoltent pas les fruits de leurs investissement faramineux; tout cela sur fonds de crise financière mondiale, il est raisonnable de penser qu'il est désormais urgent de mettre en place des solutions qui assureront l'avenir de la discipline, qui ne peut se permettre de perdre deux voitures supplémentaires...

jeudi 4 décembre 2008

Les Tops et les Flops 2008 (1ère partie)

On aime à décerner des prix et titres honorifiques au moment où l'on arrive en fin de saison; une fois que suffisamment de recul a pu être pris sur l'ensemble d'un championnat, toujours fort animé.
C'est donc sans surprise que je me prête au jeu ici. Vous me passerez cela, mais comme j'ai coutume de dire, "les avis, c'est comme le derrière, tout le monde en a un". C'est pourquoi je vous invite à garder en tête qu'une part de subjectivité réside obligatoirement dans les choix faits ci-dessous. Voici ainsi les premiers titres que j'ai souhaité décerner...

Avant toute chose, même si cela n'est pas réellement le propos de ce billet, je tiens à souligner une statistique rarissime et notable : tous les pilotes ayant pris part au premier Grand Prix de la saison 2008 furent également là, dans les mêmes équipes, pour le dernier rendez-vous de la saison. Autrement dit, on ne vit aucun changement, aucun limogeage, aucune blessure n'amenant les équipes à changer de pilotes. Évidemment, Sato et Davidson, en raison de la disparition de l'écurie Super Aguri, ne purent disputer l'intégralité de la saison. Mais la stabilité en F1 n'a jamais été telle.


DÉBUTANT DE L'ANNÉE

Statistiquement, le phénomène Vettel n'était pas débutant en 2008. Il avait en effet pris le départ du Grand Prix des USA avec BMW en remplacement de Kubica après l'horrible crash de celui-ci à Montréal. Pour l'occasion, Sebastian s'était illustré en devenant le plus jeune pilote de l'histoire à incrire un point au championnat du monde, en finissant huitième. J'avoue ne pas vraiment accorder d'importance à cette statistique, dans la mesure où le vrai classement de points, dans mon esprit, restera l'ancien barème, qui récompensait les six premiers.



Vettel corrige un travers à Interlagos


Quatre points séparaient alors le vainqueur (10 pts) du second (6pts). A l'heure où Ecclestone parle de médailles, je manque de m'étouffer, pensant au fait qu'un retour à l'ancien barème serait bien plus adapté et récompenserait de nouveau dignement la victoire. Mais revenons-en à nos moutons.

Mon grand soucis est que Timo Glock, à qui j'aurais également volontiers décerné ce titre, n'est pas non plus débutant en F1. Timo avait en effet pris le départ avec Jordan, scorant au passage quelques points sur tapis vert au Canada. Nakajima avait lui couru avec Williams.
Ne restent donc que Bourdais et Piquet. Et là, je suis bien embêté. S'il est évident que Piquet n'a pas démontré une grande capacité à galvaniser sa machine poussive en début d'exercice, et ne fut pas non plus très impressionnant lorsque Renault reprit du poil de la bête en dernier tiers de saison; que dire de Bourdais? Des occasions gâchées, certes à son insu en certaines occasions, un contexte instable ruinant psychologiquement un pilote fonctionnant au moral, mais tout de même une capacité d'adaptation étonnamment difficile, et un bilan comptable dur, très dur : 4 points, contre 35 pour son coéquipier Vettel, monté à neuf reprises dans les points, contre deux pour le Manceau. Deux septième places. Rappelez-vous ce que je vous disais. Il y a quelques années, Bourdais aurait eu un score vierge. On peut trouver toutes les excuses du monde à Sébastien, le fait est qu'une saison de F1, une carrière de F1, est faite d'évènements imprévisibles, de situations difficiles, de pluie, de conditions défavorables et de malchance; tout ceci arrivant de façon aléatoire. C'est le sport. La donne est la même pour n'importe qui veut atteindre le sommet de ce sport.



Moteur en fumée, Massa perd 10 points en Hongrie et rentre "vainqueur psychologique".


Massa peut geindre sur son moteur cassé en Hongrie, sur les lacunes de son équipe dans les stands; il perdit tout de même 14 points sur Hamilton lors des deux premières manches de la saison par sa simple faute. Mais Massa sut se montrer fort et prouver qu'une saison est faite de hauts et de bas; et sa dernière course à Interlagos l'illustre formidablement dans la mesure où il s'agit d'un exploit (il gagna son troisième GP à domicile consécutif) qui restera aussi la plus grosse déception de sa carrière (Hamilton le bat pour un point au championnat).

Je me garderai donc d'élire un rookie de l'année et de trancher. Si pour certains, une hiérarchie se distingue clairement entre Piquet et Bourdais, ce n'est pas évident pour moi. Quatre titres en Champcar n'y feront rien: Piquet fut vice-champion GP2 2006, l'année où il fut le seul à savoir lutter contre Hamilton.


Bourdais: Jean qui rit, Jean qui pleure, Jean qui pleure, Jean qui pleure...



COURSE DE L'ANNÉE

Il y en a eu, des courses haletantes, en 2008. En réalité, ce fut un grand cru. A tous les échelons, lors de presque chaque évènement, des circonstances extraordinaires ont animé cette saison. A la pluie et, première, la nuit, se sont ajoutées les erreurs humaines, les mécaniques cassant dramatiquement ou les décisions discutées des officiels sur les agissements des pilotes en piste.

Ainsi, il est de nouveau difficile de hiérarchiser en ne retenant qu'une course. L'Australie fut intense, du fait du nombre d'abandons rarement aussi nombreux en F1 moderne; Montréal, Silverstone, Monza, Singapour, et bien entendu Interlagos furent de grands weekends de F1.

Mais je retiendrai Spa Francorchamps. La première raison est que la présence de ce joyau au calendrier ne devrait même pas être discutée un seul instant. Plus que toute autre piste (mis à part Suzuka et Monaco), Spa représente l'un des derniers grands défis de la F1; un transfert de la F1 des décennies passées à notre nouveau siècle.


Le duel Raïkkönen/Hamilton à Spa. Un moment qui restera dans les annales.


La seconde raison pour justifier ce choix vient du fait que Spa fut le théâtre ultime de la lutte que j'ai attendue toute cette saison 2009: Kimi vs Lewis. Deux pilotes; deux hommes, pas infaillibles, l'un comme l'autre. L'histoire retiendra deux choses: que Lewis reçut une pénalité après la course qu'il franchit physiquement en vainqueur; ce qui donna la victoire sur tapis vert à Massa; et que Kimi sombra, passager de sa monoplace, contre un mur après un aquaplanning dément.

On ne m'ôtera pas de l'idée que cette minute de course fut l'un des tournants majeurs de la saison 2008. Pour la simple et bonne raison qu'à ce moment là, Kimi perdit toute raison de se battre aussi durement pour les courses futures, là où une victoire aurait décuplé sa rage de refaire un casse similaire à celui de 2007 en fin de saison.

Mais Spa, ce fut justement une course de grands pilotes, qui de décida à chacun des hectomètres des 305 km. L'avantage psychologique entre les protagonistes a basculé à maintes reprises d'un camps à l'autre, et mieux : plusieurs fois, chacun s'est vu héros ou zéro. Le plus beau, dans tout cela, c'est que cet affrontement n'a pas encore mis d'accord tous ceux qui l'attendaient; les pilotes les premiers! Il faudra un autre Grand Prix de la même facture pour revoir deux des plus grands pilotes en activité s'expliquer et se départager. Et vous savez quoi? J'aimerais que ce soit à Spa.


PILOTE DE L'ANNEE


Décidément, c'est lorsque l'on se lance dans un tel exercice que l'on se rend compte de la complexité des paramètres à prendre en compte pour ne faire ressortir qu'un seul nom. Le Times a élu Fernando Alonso. Beaucoup ne jurent que pas Kubica, qui se plaint maintenant, c'est un peu fort de café, que BMW ne l'a pas soutenu dans sa conquête du titre pilotes en fin de saison. Peut-être Robert devrait-il se demander où il serait si BMW n'avait pas misé sur lui lors de cette saison où la monoplace de Munich fut l'une des armes les plus redoutables du plateau... Mais passons.

Le pilote de l'année a fini huitième du championnat, et se nomme Sebastian Vettel. Vettel est arrivé au sein d'une structure Toro Rosso qui laissait présager une année de galère totale, en fond de grille, à se battre contre son coéquipier et les Force India. Mais c'est un conte de fées qu'a vécu le jeune Allemand, à ceci près qu'aucun génie, si ce n'est le sien, n'est venu exaucer ses voeux. Sa saison, ses performances, Vettel ne les a pas sorties d'une lampe magique. Elles furent le fruit d'un pilotage inspiré, régulier, et diablement rapide. Son caractère faisant l'unanimité dans le paddock a clairement fait basculer le team de son côté du garage, et Bourdais ne peut prendre cela comme le signe de son immense besoin de fédérer et passionner les gens qui l'entourent. Toro Rosso n'a pas abandonné Bourdais : Vettel a gagné son équipe. La nuance est fortement importante.



Attaque maximale et sang-froid toute la saison.


Combien de temps Vettel restera-t-il chez RedBull, chez qui il disputera la saison 2009? C'est une sacré question. Car qui le voit réellement rester dans l'écurie du Taureau Rouge? Aussi prématuré que cela puisse paraître, il semble que même en dépit d'une excellente saison 2009, RedBull ne trouve pas d'arguments suffisamment solides pour conserver son prodige. BMW a lancé Vettel, et garde des liens étroits avec lui. McLaren finira par devoir concéder que Kovailanen serait d'une plus grande aide à Force India. Et Vettel commence à dire que piloter une Ferrari est un rêve de gosse -qu'il est encore-! La venue possible de Button sur le marché en cas de disparition de Honda risque-t-elle de couper une belle option sous les pieds de Vettel? Affaire à suivre...

Gloire passée ou Gloire future?

Giorgio Pantano expérimente actuellement la dure solitude des pilotes qui aspirent à une montée en F1 mais n’y parviennent pas. Pantano avait été galvanisé par le succès de Glock, sacré Champion GP2 2007, et revenu par la grande porte en F1 chez Toyota, après avoir déjà tenté sa chance avec Jordan en F1 sans parvenir à sécuriser une place. Ses propos désormais, font penser à ceux de Frank Montagny lorsqu’il comprit, une première fois chez Renault, une seconde fois chez Super Aguri; que la F1 ne lui ouvrirait jamais ses portes autrement qu’en tant que « stagiaire ».

Pantano a de quoi se sentir abandonné, mais semble ne pas comprendre pour quelle raison. Pour lui, son titre de Champion GP2 2008 aurait dû être le déclic pour relancer sa carrière. L’Italien de 29 ans a lui aussi déjà couru pour Jordan en 2004, année lors de laquelle il subit de plein fouet la domination d’un Heidfeld lui aussi déterminé à sauver sa carrière et sa réputation de pilote trop tendre.

Au vu de ses déclarations récentes, Pantano semble désormais abattu : « je mets au défi quiconque d’avoir un CV aussi bon que le mien. J’ai remporté deux titres mondiaux de karting, j’ai été devant en F3, de même qu’en F3000 et en GP2. Mais maintenant, on me dit qu’il n’y a pas de place en F1... C’est une mauvaise blague? Si vous n’êtes pas dans les petits papiers des bonnes personnes ou que vous n’apportez pas quelques millions de dollars en sponsoring, on est totalement indifférent à votre encontre. Je lis partout des choses sur Buemi et Senna. Mais qu’ont-ils fait? »



A l'image de cette photo, Pantano n'est pas au centre de l'attention.


Eh bien, Giorgio, on pourrait penser que 29 ans n’est pas un avantage pour débuter en F1. Que rester quatre ans en GP2 pour finalement remporter le titre lors de la dernière manche face à un Senna toujours tendre et un Di Grassi ayant manqué 6 courses sur la saison n’est pas la façon la plus convaincante de s’illustrer. Bourdais, avec un CV également bien rempli, en est toujours à devoir prouver sa valeur course après course, test après test, face à une génération de pilotes de parfois 10 ans ses cadets. « Je crois que je peux encore faire 6 à 7 saisons au top », rétorque le champion GP2 2008.

De même, je dois dire que j’ai été surpris par les récents propos de Nicolas Prost, fils de qui vous savez, se prenant à rêver publiquement d’un test au volant de la Ferrari F1 -rien que ça-. Il est normal, lorsque l’on est pilote, et dans une (relative) spirale de succès comme Prost, d’avoir un ego relativement centré sur soi-même, au point de faire fi de toutes les contraintes extérieures pouvant représenter des inconvénients majeurs. Le déni de la réalité (sportive, économique) en devient ainsi parfois frappant. Souvenez-vous de Christian Albers. J’espère que Prost ne rêve tout de même pas trop de ce baquet Ferrari (ou de n’importe quel baquet F1) et qu’il ne s’agit que d’une petite phrase lâchée comme ça, par malice, aux journalistes. La déception risque sans quoi d’être énorme.

Nicolas Prost : la même tête que son père; qu'en est-il du coup de volant?

Prost n’est également plus tout jeune, et n’a pas cette trajectoire fulgurante nécessaire pour atteindre le sommet. Cela ne remet en en cause son talent pur et le mal qu’il se donne pour faire son travail correctement, mais force est de constater que le marché de l’offre des jeunes pilotes talentueux est richement doté depuis quelques saisons, et que Prost n’est pas en tête de liste. Il faut se mettre en tête que le prochain Français que l’on verra peut-être au volant d’une F1 sera plutôt Perera, Bianchi ou…Loeb!

Puisque l’on parle de come-back victorieux avec le talentueux Glock, je vais me risquer à quelques avis personnels par rapport à quelques pilotes « oubliés » que j’ai revu cette saison préparer méthodiquement leur retour en Superleague Formula. Je dois dire que j’ai été très impressionné par Robert Doornbos. En plus d’être un excellent pilote, rapide sur le mouillé comme sur le sec, sachant de dépêtrer d’un pack de pilotes plus lents (grilles inversées); se qualifier aux avants-potes avec une régularité de métronome et d’être bien plus affûté physiquement que Pantano (ça saute aux yeux), le Néerlandais est un caractère vraiment rafraîchissant.





Doornos repart avec une Coupe de plus de Jerez et les journalistes avec d'autres anecdotes.


Robert est ultra-disponible avec les médias; vous savez aussi que vous aurez quelques phrases croustillantes ou boutades en conférence de presse s’il se trouve derrière le bureau. Il vit la course passionnément, sait reconnaître ses erreurs lorsqu’il en fait, s’emballe quand la voiture lui permet de voler. Il n’est pas avare de mimiques et d’expressions corporelles (un régal pour les photographes), et ne traîne visiblement pas un boulet de mélancolie comme d’autres pilotes talentueux qui estiment qu’ils devraient courir à un niveau plus élevé. Il m’a également impressionné, en passant également en A1 GP en plein milieu de sa saison Superleague Formula, et cumulant le baquet Superleague du Milan AC et des Pays bas en A1. Pour l’anecdote, il conclut sa première course A1, en n’ayant jamais vu la voiture avant le weekend de course, à la seconde place.


En réalité, partout où il va, Doornbos est un candidat à la victoire. C’était le cas face à Bourdais en Champcar. Doornbos travaille vraiment bien, sait motiver son équipe, et je crois dur comme fer que si un homme mérite un test en F1 pour être évalué de nouveau, il s’agit de lui. Je lui souhaite réellement un retour similaire à celui de Glock.

lundi 1 décembre 2008

RedBull, c'est la F1 ; La F1, c'est RedBull

Loeb teste la RedBull à Barcelone


L'actualité ne manque pas en provenance de chez RedBull, ces temps-ci.

Par où commencer? Dans un premier temps, j'ai envie de décerner un double coup de chapeau à deux pilotes maison pilotant pour une structure soutenue par le Taureau Rouge autrichien : Sébastien Loeb en WRC; Yvan Muller en WTCC.

Il est heureux que l'Alsace soit française, car nos deux compères ont encore une fois brillé, et rapporté à l'Hexagone un titre mondial supplémentaire dans leurs disciplines respectives. Loeb est l'étoile du rallye mondial et c'est un réel privilège que de pouvoir assister de nos jours à une telle égémonie d'un pilote aussi talentueux. N'oublions pas son accolyte Daniel Elena. Le rallye, c'est aussi une affaire de copilotes.

Seb a donc troqué sa Citroën WRC pour une RedBull F1 le temps de deux séances d'essais; une opération rendue possible par le fabriquant de cannettes grises et bleues. Après une prise en main délicate sur la piste trempée de Silverstone, Seb s'est donc rretrouvé à Barcelone, piste que les pilotes de F1 connaissent dans le moindre détail pour l'arpenter inlassablement lors des séances hivernales d'essais officiells depuis maintes saisons. Loeb s'est ainsi retrouvé en Catalogne avec presque tout le plateau F1 présent. Une occasion de réellement pouvoir juger de son potentiel au volant d'une F1, à la différence de l'exhibition Renault faite lorsque Seb et Kovailanen avaient échangé leurs machines grâce à Total l'an dernier.

Un test pris très au sérieux par Loeb comme par RedBull

Chez RedBull, on a été réellement bluffé : non seulement Seb a émergé à la 9ème position sur la feuille des temps, à 1'5" de Sato sur la Toro Rosso, et devançant les jeunes loups Di Grassi et Senna venus se vendre pour leur passage dans la discipline reine; mais il est parvenu à délivrer un feedback technique permettant aux ingénieurs RedBull Racing d'adapter les réglages de la machine, ainsi que de recueillir de précieuses données cruciales sur le comportement et l'exploitation des gommes slick Bridgestone, encore mal connues, et qui seront utilisées l'an prochain. Sûr qu'avec plus de temps et une réelle préparation physique, Seb aurait de quoi inquiéter plus d'un pilote établi en F1.
On savait le quintuple Champion du Monde WRC à l'aise en dehors du rallye : il est désormais un habitué des 24H du Mans, et roulait encore avec la Peugeot 908 HDI FAP pour préparer la manche mythique d'endurance ces derniers jours. Peu de pilotes non-GT ou monoplaces peuvent se targuer d'atteindre un tel niveau le compétitivité et d'adaptation de Loeb.
Après un test réellement convaincant, on en vient à penser qu'il ne serait pas désagréable de voir à son tour Yvan Muller, que l'on sait aussi grandement polyvalent, bénéficier du lien RedBull de chez Seat pour pouvoir avoir à son tour l'occasion de tester en F1. Muller sait ce qu'est le pilotage d'une monoplace et a prouvé être un pilote écclectique et performant quel que soit le domaine dans lequel il a pris part à la compétition. Il est d'ailleurs rafraîchissant de voir tant de mouvements entre les séries, ces temps-ci : Rossi sur une Ferrari F1 et en WRC, Loeb en F1 et en endurance, Minassian en rallye, Schumi himself en Superbike : non sans succès, pour chacun d'entre eux. Nous aurons l'occasion de reparler de ceci dans le futur.


Mateschitz, tout sourire le lendemain matin de la pole de Vettel, à Monza




L'autre actualité RedBull, c'est évidemment le rachat par Dietrich Mateschitz des 50% de l'écurie-soeur Toro Rosso de Gerhard Berger. De gros doutes planaient sur l'avenir de l'équipe qui a tant convaincu cette saison, principalement en raison des performances répétées de Sebastian Vettel, et aux qualifications en Q3 de l'Allemand et de Bourdais pendant la seconde moitié de la saison 2008. Certains se demandaient même en fin de saison si Toro Rosso, propulsée par Ferrari, n'avait pas, avec Renault, dépassé BMW en termes de performance pure. Pat Symonds s'est en tout cas risqué à le lâcher.

Toro Rosso est peut-être, plus que BMW, la bonne surprise de 2008


RedBull Racing, l'écurie principale de la firme (et non frime!), ne peut se permettre de vivre une situation Honda/Super Aguri, où la petite soeur atomise la grande chaque dimanche après-midi sans autre forme de procès. Il n'est pas évident à première vue de dresser des conclusions hâtives sur les conséquences d'un tel rachat. On pensait Toro Rosso à vendre après la saison 2009, une fois que les équipes n'auraient plus le droit de se fournir en châssis clients auprès d'un constructeur tiers. En ce qui concerne le line-up pilotes 2009, ça sent en revanche le roussi pour Bourdais.

Bourdais à Monza : désillusion dès le départ

Certes, les questions d'argent ne pourront plus être l'argument N°1 du team pour ne pas prolonger le Manceau, mais nombre d'autres arguments sont à faire valoi pour lui préférer Buemi ou Sato (voire les deux)... d'un point de vue strictement personnel, je pense qu'il est encore un peu tôt pour lancer Buemi en F1 dès 2009. Il ne s'agit pas d'une question de talent pur, mais également d'expérience et de maturité. Tout comme Briatore a déclaré récemment, probabelment tirant des enseignements du cas Piquet, que Romain Grosjean n'est pas prêt à faire le saut en tant que titulaire en F1 (ce qui pourrait effectivement lui plomber une ascension régulière en cas de précipitation), Buemi a besoin de passer une autre saison en GP2, et de montrer sa valeur en remportant ce championnat, de façon propre et incontestable; si possible, face à un adversaire de gros calibre (Grosjean?). Mais RedBull a l'habitude de placer ses pilotes consciencieusement, parfois à la va-vite, comme Scott Speed peut en témoigner.

Buemi en Hongrie, où il gagna la course sprint GP2)


Enième info RedBull, c'est notre fil rouge, c'est la naissance d'un petit Dayton dans la famille Coulthard. Le pilote Ecossais fraîchement retraité, qui commentera les GP saison prochaine pour la BBC, et sa femme Karen Minier ne s'ennuieront pas cet hiver. Mark Webber, lui, s'est cassé la jambe à cause d'une chute à VTT lors d'une compétition australienne, et ne pourra remonter dans uen F1 avant février. Vettel va donc devoir assurer l'essentiel des tests hivernaux pour l'équipe, et aura accessoirement le temps de bien se faire sa place dans la famille; avec toutes les responsabilités que cela implique pour le précoce talent allemand.


Coulthard à l'assaut de la Parabollica à Monza. Le dernier GP Européen de sa carrière.


De grands souvenirs pour les témoins de la première victoire de Vettel en Italie


Ces infos, on aurait pu les trouver dans le RedBulletin. Malheureusement, le journal satirique du paddock disparaît. Apparu en 2005 et initiallement distribué exclusivement dans le paddock en quantité limitée, faisant de chaque numéro un collector, le magazine avait été accueilli assez fraîchement par nombre d'acteurs influents du paddocks, qui lui reprochaient son ton résolument people et ses reportages corrosifs pleinement assumés. Le RedBulletin a toujours été un titre que j'ai grandement apprécié, et dont je m'inspire lorsque je suis amené à écrire en gnlais, et qui rentrait véritablement dans le coeur du sujet d'un point de vue technique et historique, tout en ajoutant cette touche de glamour et d'irrévérence dont sa rédaction avait le secret ; par de nombreuses anecdotes croustillantes et des photographies et caricatures grandement inspirées.

Adam Hays-Nicholls, le Mr Paillettes du RedBulletin




Le motorhome/rédaction/édition du RedBulletin, en Hongrie.


J'ai eu cette année le privilège de me voir accordée une visite guidée personnelle de la rédaction pendant 45 minutes le dimanche du Grand Prix de Hongrie. J'avais réellement mis un point d'honneur à visiter le motorhome qui loge avec les teams GP2, et la nouvelle de la disparition du magazine me fait estimer encore plus désormais la chance que j'ai eue d'y être reçu. J'y ai vu comment chacun des 20 membres de l'équipe travaillent pour produire 3 à 4 numéros par weekend; quels problèmes logistiques étaient inhérents à ce type d'édition, pourquoi tel ou tel choix avait été fait dans la démarche globale (gratuité du titre, distribution, excellente qualité du papier, résistance à la pression de certaines personnes que le magazine n'amusait guère). J'ai ainsi rencontré des gens passionnées ("on est un village ambulant, et on écrit sur chacun des habitants de ce village; ceux qui sont dans le RedBulletin savent que l'on écrit sur eux par amitié, même lorsque nous sommes ironiques, et que ce sont des private jokes. Montoya adorait qu'on le représente avec des hamburgers!), hautement compétents dans leurs domaines respectifs, et clairement loins, très loin, de l'image de la rédaction de plagistes en tongues passant leur temps à prendre l'apéritif que l'on peut se faire lorsque l'on lit le titre.

Malgré tout, l'ambiance est clairement relâchée. L'anecdote qui me fait sourire au sujet de cet inoubliable échange est que les gars ont manqué par ma faute la mise en grille à 13h30 avant le Grand Prix, moment-clé lors duquel ils recueilllent nombre d'interviews, en raison de la discussion passionnée dans laquelle nous nous étions engagés. Je me souviendrai longtemps de notre tête lorsque nous réalisâmes, à 13h45, que le départ allait être donné et le freestyle qui s'en suivit. Je me souviens aussi avoir justement demandé aux gars dans quelle mesure l'indépendance du magazine ("an almost independant F1 newspaper") était menacée du fait d'être le titre d'une équipe qui, en plus de ça, est une grande marque, et non un constructeur vivant réellement pour la F1.
Ce magazine avait une épée de Damoclès au dessus de la tête, aussi bon était-il. On m'avait alors répondu avec philosophie que chacun savait cela au moment de s'engager et que de nombreuses belles années les attendaient encore avant de devoir penser à un avenir autre. C'était tout ce que je leur souhaitais. Mes hommages, donc au RedBulletin. Je garderai comme des reliques les quelques exemplaires que je détiens. L'actualité RedBull ne cessera cependant pas. RedBull aura un megazine mensuel en Grande Bretagne, Allemagne, Autriche et Suisse (pas de projet français à l'heure actuelle), qui ne couvrira pas seulement la F1, mais tous les sports mécaniques et extrêmes dans lesquels RedBull est engagé (et ils sont nombreux). Le magazine devrait porter le nom de Speedweek.
Espérons que la version British conservera dans ses rangs quelques contributeurs du RedBulletin qui sauront redonnr à cette nouvelle publication quelques-uns des ingrédients qui firent que la recette originale fonctionna si bien.