dimanche 28 décembre 2008

Honda racheté? C'est fait, entend-on ce matin.

Pour le moment seul média à s'être fait l'écho de l'information de façon aussi catégorique, France Inter reprenait ce matin une information en provenance de La Stampa, affirmant avec certitude que le rachat de Honda a effectivement été conclu pour le prix symbolique d'un euro, avec le milliardaire Brésilien Carlos Slim Helu, 63 ans.





Il sauverait ainsi l'ensemble du staff de 800 employés de Brackley.





Button et Senna ont été confirmés, et il n'aurait été fait aucun secret sur le fait que les millions apportés par le jeune Brésilien sont l'un des éléments qui ont pesé dans la balance du choix de ce dernier.





Aucune confirmation officielle n'a été faite pour l'heure.

jeudi 18 décembre 2008

Lewis est timbré!



Les collectionneurs que vous êtes peut-être vont probablement bientôt apprendre l'existence, si ce n'est pas encore le cas, de l'Ile de Man.

Il n'existe pas de limitation de vitesse sur l'île; un argument pour attirer Lewis à venir loger par là-bas?

En tous les cas, l'île partiellement Britannique a décidé de mettre à l'honneur le nouveau Champion du Monde de F1 sur une série de timbres forts élégants. Une série de six timbres a été réalisée en partenariat avec Vodafone McLaren Mercedes, qui, on le sait, contrôle de bout en bout l'image de son équipe...

Un peu moins la déclaration de Murray Walker, "The Voice", faite à l'occasion de l'annonce de la sortie du timbre fut elle, et quelque peu provocatrice : "Il n'y a pas de raisons qu'avec le succès qu'il connaît avec McLaren, Lewis ne puisse aller chercher les records de Juan Manuel Fangio et Michael Schumacher". Respectivement 5 et 7 titres de champion du monde, si je peux me permettre de le rappeler...

La plaquette de timbres sera vendue 4.42£, soit environ 6.80€. Il est possible de les commander sur internet sur le site de la poste de Man. Des carnets sont également disponibles sur de grands fonds autocollants illustrés McLaren Mercedes, pour un peu plus de 20£. Je crois que je me suis trouvé un petit cadeau de Noël.



samedi 13 décembre 2008

Les meilleurs moments de la saison en vidéo

Voici pour vous faire patienter avant d'autres nouvelles que je vous promets imminentes une très belle vidéo reprenant dans un montage chronologique et émotionnel l'intégralité de la saison 2008 de Formule 1, qui fut, comme le montre très bien ce montage, l'une des plus excitantes performances que la discipline a offerte.


Down to the Final Corner from Sovrasterzo on Vimeo.

vendredi 5 décembre 2008

La F1 ouvre les yeux et prend conscience du péril.


Button au volant d'une Honda F1...déjà un souvenir?

C'est un véritablement tremblement de terre qui vient de s'abattre sur le monde de la F1.

Depuis hier soir, des rumeurs en provenance de médias spécialisés britanniques faisaient état du fait que Honda songeait à se retirer de la F1 de façon aussi brutale qu'inattendue.

Décision confirmée officiellement depuis le Japon ce matin. Le contexte économique a persuadé les dirigeants de Honda de ne pas poursuivre l'aventure en F1. Cette décision laisse tout le paddock K.O.

En effet, 2009 voit un changement radical de règlementation en termes de configuration aérodynamique des monoplaces, ainsi que la ré-introduction des pneux slicks et la mise en place du boîtier de récupération d'énergie kinétique, appelé KERS. Honda est murmuré depuis quelques temps, avec BMW, être l'une des équipes ayant misé le plus de ressources et de temps de recherche sur ces nouvelles technologies.

L'exercice 2009 devait être celui du retour vers le succès, avec une monoplace conçue de bout en bout par Ross Brawn, recruté à prix d'or après avoir été l'artisan des grands succès des années 2000 de Ferrari.


Tests d'une Honda F1 en configuration aileron avant 2009


Le choix fut relativement simple pour Honda qui comprit rapidemment que la saison 2008 serait une longue descente aux enfers, au vu des faibles performances de la voiture. 2008 marqua aussi pour Honda la perte de l'écurie Super Aguri F1, créée par le manufacturier Japonais dans le but de sécuriser une place de pilote titulaire à la star orientale Takuma Sato. En proie à des difficultés financières et de moins en moins soutenue par Honda qui ne voyait pas d'un bon oeil la dispersion des ressources, Super Aguri disparut.

Au tableau d'honneur, le bilan est léger : Honda a signé un succès en Hongrie en 2006 sous un déluge de pluie avec Jenson Button; mais a conclu l'exercice 2008 en 9ème position, devant l'écurie Force India, lanterne rouge. Cette saison, Barrichello parvint, encore dans des conditions météo épouvantables, à obtenir le seul podium du team à Silverstone. Button, Barrichello, Wurz mais aussi Di Grassi et Senna, qui convoitaient un volant pour la saison prochaine, pourraient bien rester sur le carreau, tout comme les 700 employés de l'écurie de Brackley.

Nick Fry et Ross Brawn ont cependant annoncé qu'ils feraient tout ce qui est en leur pouvoir lors des prochaines semaines pour assurer à l'équipe la possibilité de participer au championnat du monde de F1 2009, qui voit la menace d'une compétition à 18 voitures devenir très concrète.


On annonce déjà des repreneurs potentiels. David Richards (Prodrive), ayant fait connaître à l'écurie ses meilleurs moments, serait sur la liste des candidats. Une rumeur folle parle aussi de...Max Mosley, président de la FIA, qui a déjà été mêlé à la gestion d'une écurie de course. Les noms de Gerhard Berger, fraîchement remercié de chez Toro Rosso (lié de près à Senna et très complice avec Ross Brawn), Cal Smith (ex-Arrows) et de Nissan, circulent également. A ce rythme, il ne va pas falloir longtemps avant que l'on se mette à spéculer sur l'intervention d'un sauveur du nom de Michael Schumacher pour aider ses copains Brawn et Barrichello.

Politiquement parlant, la décision de Honda de quitter la F1 est une onde de choc. On prend désormais conscience que c'est tout l'édifice F1 qui est en danger. A l'heure où les comptes de Williams sont dans le rouge, où RedBull possède deux équipes et où de grands manufacturiers, comme Toyota, ne récoltent pas les fruits de leurs investissement faramineux; tout cela sur fonds de crise financière mondiale, il est raisonnable de penser qu'il est désormais urgent de mettre en place des solutions qui assureront l'avenir de la discipline, qui ne peut se permettre de perdre deux voitures supplémentaires...

jeudi 4 décembre 2008

Les Tops et les Flops 2008 (1ère partie)

On aime à décerner des prix et titres honorifiques au moment où l'on arrive en fin de saison; une fois que suffisamment de recul a pu être pris sur l'ensemble d'un championnat, toujours fort animé.
C'est donc sans surprise que je me prête au jeu ici. Vous me passerez cela, mais comme j'ai coutume de dire, "les avis, c'est comme le derrière, tout le monde en a un". C'est pourquoi je vous invite à garder en tête qu'une part de subjectivité réside obligatoirement dans les choix faits ci-dessous. Voici ainsi les premiers titres que j'ai souhaité décerner...

Avant toute chose, même si cela n'est pas réellement le propos de ce billet, je tiens à souligner une statistique rarissime et notable : tous les pilotes ayant pris part au premier Grand Prix de la saison 2008 furent également là, dans les mêmes équipes, pour le dernier rendez-vous de la saison. Autrement dit, on ne vit aucun changement, aucun limogeage, aucune blessure n'amenant les équipes à changer de pilotes. Évidemment, Sato et Davidson, en raison de la disparition de l'écurie Super Aguri, ne purent disputer l'intégralité de la saison. Mais la stabilité en F1 n'a jamais été telle.


DÉBUTANT DE L'ANNÉE

Statistiquement, le phénomène Vettel n'était pas débutant en 2008. Il avait en effet pris le départ du Grand Prix des USA avec BMW en remplacement de Kubica après l'horrible crash de celui-ci à Montréal. Pour l'occasion, Sebastian s'était illustré en devenant le plus jeune pilote de l'histoire à incrire un point au championnat du monde, en finissant huitième. J'avoue ne pas vraiment accorder d'importance à cette statistique, dans la mesure où le vrai classement de points, dans mon esprit, restera l'ancien barème, qui récompensait les six premiers.



Vettel corrige un travers à Interlagos


Quatre points séparaient alors le vainqueur (10 pts) du second (6pts). A l'heure où Ecclestone parle de médailles, je manque de m'étouffer, pensant au fait qu'un retour à l'ancien barème serait bien plus adapté et récompenserait de nouveau dignement la victoire. Mais revenons-en à nos moutons.

Mon grand soucis est que Timo Glock, à qui j'aurais également volontiers décerné ce titre, n'est pas non plus débutant en F1. Timo avait en effet pris le départ avec Jordan, scorant au passage quelques points sur tapis vert au Canada. Nakajima avait lui couru avec Williams.
Ne restent donc que Bourdais et Piquet. Et là, je suis bien embêté. S'il est évident que Piquet n'a pas démontré une grande capacité à galvaniser sa machine poussive en début d'exercice, et ne fut pas non plus très impressionnant lorsque Renault reprit du poil de la bête en dernier tiers de saison; que dire de Bourdais? Des occasions gâchées, certes à son insu en certaines occasions, un contexte instable ruinant psychologiquement un pilote fonctionnant au moral, mais tout de même une capacité d'adaptation étonnamment difficile, et un bilan comptable dur, très dur : 4 points, contre 35 pour son coéquipier Vettel, monté à neuf reprises dans les points, contre deux pour le Manceau. Deux septième places. Rappelez-vous ce que je vous disais. Il y a quelques années, Bourdais aurait eu un score vierge. On peut trouver toutes les excuses du monde à Sébastien, le fait est qu'une saison de F1, une carrière de F1, est faite d'évènements imprévisibles, de situations difficiles, de pluie, de conditions défavorables et de malchance; tout ceci arrivant de façon aléatoire. C'est le sport. La donne est la même pour n'importe qui veut atteindre le sommet de ce sport.



Moteur en fumée, Massa perd 10 points en Hongrie et rentre "vainqueur psychologique".


Massa peut geindre sur son moteur cassé en Hongrie, sur les lacunes de son équipe dans les stands; il perdit tout de même 14 points sur Hamilton lors des deux premières manches de la saison par sa simple faute. Mais Massa sut se montrer fort et prouver qu'une saison est faite de hauts et de bas; et sa dernière course à Interlagos l'illustre formidablement dans la mesure où il s'agit d'un exploit (il gagna son troisième GP à domicile consécutif) qui restera aussi la plus grosse déception de sa carrière (Hamilton le bat pour un point au championnat).

Je me garderai donc d'élire un rookie de l'année et de trancher. Si pour certains, une hiérarchie se distingue clairement entre Piquet et Bourdais, ce n'est pas évident pour moi. Quatre titres en Champcar n'y feront rien: Piquet fut vice-champion GP2 2006, l'année où il fut le seul à savoir lutter contre Hamilton.


Bourdais: Jean qui rit, Jean qui pleure, Jean qui pleure, Jean qui pleure...



COURSE DE L'ANNÉE

Il y en a eu, des courses haletantes, en 2008. En réalité, ce fut un grand cru. A tous les échelons, lors de presque chaque évènement, des circonstances extraordinaires ont animé cette saison. A la pluie et, première, la nuit, se sont ajoutées les erreurs humaines, les mécaniques cassant dramatiquement ou les décisions discutées des officiels sur les agissements des pilotes en piste.

Ainsi, il est de nouveau difficile de hiérarchiser en ne retenant qu'une course. L'Australie fut intense, du fait du nombre d'abandons rarement aussi nombreux en F1 moderne; Montréal, Silverstone, Monza, Singapour, et bien entendu Interlagos furent de grands weekends de F1.

Mais je retiendrai Spa Francorchamps. La première raison est que la présence de ce joyau au calendrier ne devrait même pas être discutée un seul instant. Plus que toute autre piste (mis à part Suzuka et Monaco), Spa représente l'un des derniers grands défis de la F1; un transfert de la F1 des décennies passées à notre nouveau siècle.


Le duel Raïkkönen/Hamilton à Spa. Un moment qui restera dans les annales.


La seconde raison pour justifier ce choix vient du fait que Spa fut le théâtre ultime de la lutte que j'ai attendue toute cette saison 2009: Kimi vs Lewis. Deux pilotes; deux hommes, pas infaillibles, l'un comme l'autre. L'histoire retiendra deux choses: que Lewis reçut une pénalité après la course qu'il franchit physiquement en vainqueur; ce qui donna la victoire sur tapis vert à Massa; et que Kimi sombra, passager de sa monoplace, contre un mur après un aquaplanning dément.

On ne m'ôtera pas de l'idée que cette minute de course fut l'un des tournants majeurs de la saison 2008. Pour la simple et bonne raison qu'à ce moment là, Kimi perdit toute raison de se battre aussi durement pour les courses futures, là où une victoire aurait décuplé sa rage de refaire un casse similaire à celui de 2007 en fin de saison.

Mais Spa, ce fut justement une course de grands pilotes, qui de décida à chacun des hectomètres des 305 km. L'avantage psychologique entre les protagonistes a basculé à maintes reprises d'un camps à l'autre, et mieux : plusieurs fois, chacun s'est vu héros ou zéro. Le plus beau, dans tout cela, c'est que cet affrontement n'a pas encore mis d'accord tous ceux qui l'attendaient; les pilotes les premiers! Il faudra un autre Grand Prix de la même facture pour revoir deux des plus grands pilotes en activité s'expliquer et se départager. Et vous savez quoi? J'aimerais que ce soit à Spa.


PILOTE DE L'ANNEE


Décidément, c'est lorsque l'on se lance dans un tel exercice que l'on se rend compte de la complexité des paramètres à prendre en compte pour ne faire ressortir qu'un seul nom. Le Times a élu Fernando Alonso. Beaucoup ne jurent que pas Kubica, qui se plaint maintenant, c'est un peu fort de café, que BMW ne l'a pas soutenu dans sa conquête du titre pilotes en fin de saison. Peut-être Robert devrait-il se demander où il serait si BMW n'avait pas misé sur lui lors de cette saison où la monoplace de Munich fut l'une des armes les plus redoutables du plateau... Mais passons.

Le pilote de l'année a fini huitième du championnat, et se nomme Sebastian Vettel. Vettel est arrivé au sein d'une structure Toro Rosso qui laissait présager une année de galère totale, en fond de grille, à se battre contre son coéquipier et les Force India. Mais c'est un conte de fées qu'a vécu le jeune Allemand, à ceci près qu'aucun génie, si ce n'est le sien, n'est venu exaucer ses voeux. Sa saison, ses performances, Vettel ne les a pas sorties d'une lampe magique. Elles furent le fruit d'un pilotage inspiré, régulier, et diablement rapide. Son caractère faisant l'unanimité dans le paddock a clairement fait basculer le team de son côté du garage, et Bourdais ne peut prendre cela comme le signe de son immense besoin de fédérer et passionner les gens qui l'entourent. Toro Rosso n'a pas abandonné Bourdais : Vettel a gagné son équipe. La nuance est fortement importante.



Attaque maximale et sang-froid toute la saison.


Combien de temps Vettel restera-t-il chez RedBull, chez qui il disputera la saison 2009? C'est une sacré question. Car qui le voit réellement rester dans l'écurie du Taureau Rouge? Aussi prématuré que cela puisse paraître, il semble que même en dépit d'une excellente saison 2009, RedBull ne trouve pas d'arguments suffisamment solides pour conserver son prodige. BMW a lancé Vettel, et garde des liens étroits avec lui. McLaren finira par devoir concéder que Kovailanen serait d'une plus grande aide à Force India. Et Vettel commence à dire que piloter une Ferrari est un rêve de gosse -qu'il est encore-! La venue possible de Button sur le marché en cas de disparition de Honda risque-t-elle de couper une belle option sous les pieds de Vettel? Affaire à suivre...

Gloire passée ou Gloire future?

Giorgio Pantano expérimente actuellement la dure solitude des pilotes qui aspirent à une montée en F1 mais n’y parviennent pas. Pantano avait été galvanisé par le succès de Glock, sacré Champion GP2 2007, et revenu par la grande porte en F1 chez Toyota, après avoir déjà tenté sa chance avec Jordan en F1 sans parvenir à sécuriser une place. Ses propos désormais, font penser à ceux de Frank Montagny lorsqu’il comprit, une première fois chez Renault, une seconde fois chez Super Aguri; que la F1 ne lui ouvrirait jamais ses portes autrement qu’en tant que « stagiaire ».

Pantano a de quoi se sentir abandonné, mais semble ne pas comprendre pour quelle raison. Pour lui, son titre de Champion GP2 2008 aurait dû être le déclic pour relancer sa carrière. L’Italien de 29 ans a lui aussi déjà couru pour Jordan en 2004, année lors de laquelle il subit de plein fouet la domination d’un Heidfeld lui aussi déterminé à sauver sa carrière et sa réputation de pilote trop tendre.

Au vu de ses déclarations récentes, Pantano semble désormais abattu : « je mets au défi quiconque d’avoir un CV aussi bon que le mien. J’ai remporté deux titres mondiaux de karting, j’ai été devant en F3, de même qu’en F3000 et en GP2. Mais maintenant, on me dit qu’il n’y a pas de place en F1... C’est une mauvaise blague? Si vous n’êtes pas dans les petits papiers des bonnes personnes ou que vous n’apportez pas quelques millions de dollars en sponsoring, on est totalement indifférent à votre encontre. Je lis partout des choses sur Buemi et Senna. Mais qu’ont-ils fait? »



A l'image de cette photo, Pantano n'est pas au centre de l'attention.


Eh bien, Giorgio, on pourrait penser que 29 ans n’est pas un avantage pour débuter en F1. Que rester quatre ans en GP2 pour finalement remporter le titre lors de la dernière manche face à un Senna toujours tendre et un Di Grassi ayant manqué 6 courses sur la saison n’est pas la façon la plus convaincante de s’illustrer. Bourdais, avec un CV également bien rempli, en est toujours à devoir prouver sa valeur course après course, test après test, face à une génération de pilotes de parfois 10 ans ses cadets. « Je crois que je peux encore faire 6 à 7 saisons au top », rétorque le champion GP2 2008.

De même, je dois dire que j’ai été surpris par les récents propos de Nicolas Prost, fils de qui vous savez, se prenant à rêver publiquement d’un test au volant de la Ferrari F1 -rien que ça-. Il est normal, lorsque l’on est pilote, et dans une (relative) spirale de succès comme Prost, d’avoir un ego relativement centré sur soi-même, au point de faire fi de toutes les contraintes extérieures pouvant représenter des inconvénients majeurs. Le déni de la réalité (sportive, économique) en devient ainsi parfois frappant. Souvenez-vous de Christian Albers. J’espère que Prost ne rêve tout de même pas trop de ce baquet Ferrari (ou de n’importe quel baquet F1) et qu’il ne s’agit que d’une petite phrase lâchée comme ça, par malice, aux journalistes. La déception risque sans quoi d’être énorme.

Nicolas Prost : la même tête que son père; qu'en est-il du coup de volant?

Prost n’est également plus tout jeune, et n’a pas cette trajectoire fulgurante nécessaire pour atteindre le sommet. Cela ne remet en en cause son talent pur et le mal qu’il se donne pour faire son travail correctement, mais force est de constater que le marché de l’offre des jeunes pilotes talentueux est richement doté depuis quelques saisons, et que Prost n’est pas en tête de liste. Il faut se mettre en tête que le prochain Français que l’on verra peut-être au volant d’une F1 sera plutôt Perera, Bianchi ou…Loeb!

Puisque l’on parle de come-back victorieux avec le talentueux Glock, je vais me risquer à quelques avis personnels par rapport à quelques pilotes « oubliés » que j’ai revu cette saison préparer méthodiquement leur retour en Superleague Formula. Je dois dire que j’ai été très impressionné par Robert Doornbos. En plus d’être un excellent pilote, rapide sur le mouillé comme sur le sec, sachant de dépêtrer d’un pack de pilotes plus lents (grilles inversées); se qualifier aux avants-potes avec une régularité de métronome et d’être bien plus affûté physiquement que Pantano (ça saute aux yeux), le Néerlandais est un caractère vraiment rafraîchissant.





Doornos repart avec une Coupe de plus de Jerez et les journalistes avec d'autres anecdotes.


Robert est ultra-disponible avec les médias; vous savez aussi que vous aurez quelques phrases croustillantes ou boutades en conférence de presse s’il se trouve derrière le bureau. Il vit la course passionnément, sait reconnaître ses erreurs lorsqu’il en fait, s’emballe quand la voiture lui permet de voler. Il n’est pas avare de mimiques et d’expressions corporelles (un régal pour les photographes), et ne traîne visiblement pas un boulet de mélancolie comme d’autres pilotes talentueux qui estiment qu’ils devraient courir à un niveau plus élevé. Il m’a également impressionné, en passant également en A1 GP en plein milieu de sa saison Superleague Formula, et cumulant le baquet Superleague du Milan AC et des Pays bas en A1. Pour l’anecdote, il conclut sa première course A1, en n’ayant jamais vu la voiture avant le weekend de course, à la seconde place.


En réalité, partout où il va, Doornbos est un candidat à la victoire. C’était le cas face à Bourdais en Champcar. Doornbos travaille vraiment bien, sait motiver son équipe, et je crois dur comme fer que si un homme mérite un test en F1 pour être évalué de nouveau, il s’agit de lui. Je lui souhaite réellement un retour similaire à celui de Glock.

lundi 1 décembre 2008

RedBull, c'est la F1 ; La F1, c'est RedBull

Loeb teste la RedBull à Barcelone


L'actualité ne manque pas en provenance de chez RedBull, ces temps-ci.

Par où commencer? Dans un premier temps, j'ai envie de décerner un double coup de chapeau à deux pilotes maison pilotant pour une structure soutenue par le Taureau Rouge autrichien : Sébastien Loeb en WRC; Yvan Muller en WTCC.

Il est heureux que l'Alsace soit française, car nos deux compères ont encore une fois brillé, et rapporté à l'Hexagone un titre mondial supplémentaire dans leurs disciplines respectives. Loeb est l'étoile du rallye mondial et c'est un réel privilège que de pouvoir assister de nos jours à une telle égémonie d'un pilote aussi talentueux. N'oublions pas son accolyte Daniel Elena. Le rallye, c'est aussi une affaire de copilotes.

Seb a donc troqué sa Citroën WRC pour une RedBull F1 le temps de deux séances d'essais; une opération rendue possible par le fabriquant de cannettes grises et bleues. Après une prise en main délicate sur la piste trempée de Silverstone, Seb s'est donc rretrouvé à Barcelone, piste que les pilotes de F1 connaissent dans le moindre détail pour l'arpenter inlassablement lors des séances hivernales d'essais officiells depuis maintes saisons. Loeb s'est ainsi retrouvé en Catalogne avec presque tout le plateau F1 présent. Une occasion de réellement pouvoir juger de son potentiel au volant d'une F1, à la différence de l'exhibition Renault faite lorsque Seb et Kovailanen avaient échangé leurs machines grâce à Total l'an dernier.

Un test pris très au sérieux par Loeb comme par RedBull

Chez RedBull, on a été réellement bluffé : non seulement Seb a émergé à la 9ème position sur la feuille des temps, à 1'5" de Sato sur la Toro Rosso, et devançant les jeunes loups Di Grassi et Senna venus se vendre pour leur passage dans la discipline reine; mais il est parvenu à délivrer un feedback technique permettant aux ingénieurs RedBull Racing d'adapter les réglages de la machine, ainsi que de recueillir de précieuses données cruciales sur le comportement et l'exploitation des gommes slick Bridgestone, encore mal connues, et qui seront utilisées l'an prochain. Sûr qu'avec plus de temps et une réelle préparation physique, Seb aurait de quoi inquiéter plus d'un pilote établi en F1.
On savait le quintuple Champion du Monde WRC à l'aise en dehors du rallye : il est désormais un habitué des 24H du Mans, et roulait encore avec la Peugeot 908 HDI FAP pour préparer la manche mythique d'endurance ces derniers jours. Peu de pilotes non-GT ou monoplaces peuvent se targuer d'atteindre un tel niveau le compétitivité et d'adaptation de Loeb.
Après un test réellement convaincant, on en vient à penser qu'il ne serait pas désagréable de voir à son tour Yvan Muller, que l'on sait aussi grandement polyvalent, bénéficier du lien RedBull de chez Seat pour pouvoir avoir à son tour l'occasion de tester en F1. Muller sait ce qu'est le pilotage d'une monoplace et a prouvé être un pilote écclectique et performant quel que soit le domaine dans lequel il a pris part à la compétition. Il est d'ailleurs rafraîchissant de voir tant de mouvements entre les séries, ces temps-ci : Rossi sur une Ferrari F1 et en WRC, Loeb en F1 et en endurance, Minassian en rallye, Schumi himself en Superbike : non sans succès, pour chacun d'entre eux. Nous aurons l'occasion de reparler de ceci dans le futur.


Mateschitz, tout sourire le lendemain matin de la pole de Vettel, à Monza




L'autre actualité RedBull, c'est évidemment le rachat par Dietrich Mateschitz des 50% de l'écurie-soeur Toro Rosso de Gerhard Berger. De gros doutes planaient sur l'avenir de l'équipe qui a tant convaincu cette saison, principalement en raison des performances répétées de Sebastian Vettel, et aux qualifications en Q3 de l'Allemand et de Bourdais pendant la seconde moitié de la saison 2008. Certains se demandaient même en fin de saison si Toro Rosso, propulsée par Ferrari, n'avait pas, avec Renault, dépassé BMW en termes de performance pure. Pat Symonds s'est en tout cas risqué à le lâcher.

Toro Rosso est peut-être, plus que BMW, la bonne surprise de 2008


RedBull Racing, l'écurie principale de la firme (et non frime!), ne peut se permettre de vivre une situation Honda/Super Aguri, où la petite soeur atomise la grande chaque dimanche après-midi sans autre forme de procès. Il n'est pas évident à première vue de dresser des conclusions hâtives sur les conséquences d'un tel rachat. On pensait Toro Rosso à vendre après la saison 2009, une fois que les équipes n'auraient plus le droit de se fournir en châssis clients auprès d'un constructeur tiers. En ce qui concerne le line-up pilotes 2009, ça sent en revanche le roussi pour Bourdais.

Bourdais à Monza : désillusion dès le départ

Certes, les questions d'argent ne pourront plus être l'argument N°1 du team pour ne pas prolonger le Manceau, mais nombre d'autres arguments sont à faire valoi pour lui préférer Buemi ou Sato (voire les deux)... d'un point de vue strictement personnel, je pense qu'il est encore un peu tôt pour lancer Buemi en F1 dès 2009. Il ne s'agit pas d'une question de talent pur, mais également d'expérience et de maturité. Tout comme Briatore a déclaré récemment, probabelment tirant des enseignements du cas Piquet, que Romain Grosjean n'est pas prêt à faire le saut en tant que titulaire en F1 (ce qui pourrait effectivement lui plomber une ascension régulière en cas de précipitation), Buemi a besoin de passer une autre saison en GP2, et de montrer sa valeur en remportant ce championnat, de façon propre et incontestable; si possible, face à un adversaire de gros calibre (Grosjean?). Mais RedBull a l'habitude de placer ses pilotes consciencieusement, parfois à la va-vite, comme Scott Speed peut en témoigner.

Buemi en Hongrie, où il gagna la course sprint GP2)


Enième info RedBull, c'est notre fil rouge, c'est la naissance d'un petit Dayton dans la famille Coulthard. Le pilote Ecossais fraîchement retraité, qui commentera les GP saison prochaine pour la BBC, et sa femme Karen Minier ne s'ennuieront pas cet hiver. Mark Webber, lui, s'est cassé la jambe à cause d'une chute à VTT lors d'une compétition australienne, et ne pourra remonter dans uen F1 avant février. Vettel va donc devoir assurer l'essentiel des tests hivernaux pour l'équipe, et aura accessoirement le temps de bien se faire sa place dans la famille; avec toutes les responsabilités que cela implique pour le précoce talent allemand.


Coulthard à l'assaut de la Parabollica à Monza. Le dernier GP Européen de sa carrière.


De grands souvenirs pour les témoins de la première victoire de Vettel en Italie


Ces infos, on aurait pu les trouver dans le RedBulletin. Malheureusement, le journal satirique du paddock disparaît. Apparu en 2005 et initiallement distribué exclusivement dans le paddock en quantité limitée, faisant de chaque numéro un collector, le magazine avait été accueilli assez fraîchement par nombre d'acteurs influents du paddocks, qui lui reprochaient son ton résolument people et ses reportages corrosifs pleinement assumés. Le RedBulletin a toujours été un titre que j'ai grandement apprécié, et dont je m'inspire lorsque je suis amené à écrire en gnlais, et qui rentrait véritablement dans le coeur du sujet d'un point de vue technique et historique, tout en ajoutant cette touche de glamour et d'irrévérence dont sa rédaction avait le secret ; par de nombreuses anecdotes croustillantes et des photographies et caricatures grandement inspirées.

Adam Hays-Nicholls, le Mr Paillettes du RedBulletin




Le motorhome/rédaction/édition du RedBulletin, en Hongrie.


J'ai eu cette année le privilège de me voir accordée une visite guidée personnelle de la rédaction pendant 45 minutes le dimanche du Grand Prix de Hongrie. J'avais réellement mis un point d'honneur à visiter le motorhome qui loge avec les teams GP2, et la nouvelle de la disparition du magazine me fait estimer encore plus désormais la chance que j'ai eue d'y être reçu. J'y ai vu comment chacun des 20 membres de l'équipe travaillent pour produire 3 à 4 numéros par weekend; quels problèmes logistiques étaient inhérents à ce type d'édition, pourquoi tel ou tel choix avait été fait dans la démarche globale (gratuité du titre, distribution, excellente qualité du papier, résistance à la pression de certaines personnes que le magazine n'amusait guère). J'ai ainsi rencontré des gens passionnées ("on est un village ambulant, et on écrit sur chacun des habitants de ce village; ceux qui sont dans le RedBulletin savent que l'on écrit sur eux par amitié, même lorsque nous sommes ironiques, et que ce sont des private jokes. Montoya adorait qu'on le représente avec des hamburgers!), hautement compétents dans leurs domaines respectifs, et clairement loins, très loin, de l'image de la rédaction de plagistes en tongues passant leur temps à prendre l'apéritif que l'on peut se faire lorsque l'on lit le titre.

Malgré tout, l'ambiance est clairement relâchée. L'anecdote qui me fait sourire au sujet de cet inoubliable échange est que les gars ont manqué par ma faute la mise en grille à 13h30 avant le Grand Prix, moment-clé lors duquel ils recueilllent nombre d'interviews, en raison de la discussion passionnée dans laquelle nous nous étions engagés. Je me souviendrai longtemps de notre tête lorsque nous réalisâmes, à 13h45, que le départ allait être donné et le freestyle qui s'en suivit. Je me souviens aussi avoir justement demandé aux gars dans quelle mesure l'indépendance du magazine ("an almost independant F1 newspaper") était menacée du fait d'être le titre d'une équipe qui, en plus de ça, est une grande marque, et non un constructeur vivant réellement pour la F1.
Ce magazine avait une épée de Damoclès au dessus de la tête, aussi bon était-il. On m'avait alors répondu avec philosophie que chacun savait cela au moment de s'engager et que de nombreuses belles années les attendaient encore avant de devoir penser à un avenir autre. C'était tout ce que je leur souhaitais. Mes hommages, donc au RedBulletin. Je garderai comme des reliques les quelques exemplaires que je détiens. L'actualité RedBull ne cessera cependant pas. RedBull aura un megazine mensuel en Grande Bretagne, Allemagne, Autriche et Suisse (pas de projet français à l'heure actuelle), qui ne couvrira pas seulement la F1, mais tous les sports mécaniques et extrêmes dans lesquels RedBull est engagé (et ils sont nombreux). Le magazine devrait porter le nom de Speedweek.
Espérons que la version British conservera dans ses rangs quelques contributeurs du RedBulletin qui sauront redonnr à cette nouvelle publication quelques-uns des ingrédients qui firent que la recette originale fonctionna si bien.






mardi 25 novembre 2008

De l'autre côté de l'écran

C'est un petit chamboulement pour quelques millions de fans de F1 dans le monde : à partir de la saison prochaine, ce ne sera plus ITV qui diffusera les Grand prix de F1 à la télévision Britannique, mais la BBC, pour les cinq années à venir. Vous n'aurez donc (malheureusement) plus de chances de voir ce genre de choses...


J'avoue que j'ai un faible pour les retransmissions télévisées British des courses en raison des riches analyses proposées avant le départ, présentées par « Mr Propre » Steve Rider; du fait, également, que les conférences de presse des pilotes y sont diffusées sans interruptions. J'aime aussi le ton incisif et les petites bassesses de Martin Brundle dans ses présentations de grille, tout comme les commentaires parfois très engagés de Mark Blundell et James Allen, qui commente les courses. Ted Kravitz est toujours également dans le coup lorsqu'il s'agit d'éclairer sur ce qu'il se passe dans la ligne des stands, ou de donner des indications sur les stratégies adoptées par les pilotes.

Du fait que l'anglais est la langue N°1 dans le paddock et de la forte proportion de britanniques dans le milieu, il est également toujours appréciable de voir des interviews et commentaires de personnes que d'autres chaînes télévisées ont du mal à approcher. Inutile de dire qu'Anthony Hamilton, papa-manager de Lewis, a toujours l'occasion de s'exprimer s'il le souhaite. On retrouve également souvent le triple champion du monde Jackie Stewart, et bien d'autres.

Une excellente alternative à ITV est la non moins qualitative retransmission proposée par Speed TV. A vrai dire, je crois qu'il s'agit de ma favorite, (ne serait-ce que pour l'accent US!) en raison de la liberté de ton et des nombreuses anecdotes proposées pendant les diffusions, mais j'ai malheureusement moins souvent la chance de pouvoir en profiter. Il faut dire que mon journaliste de référence, Peter Windsor, y officie. Pour les profanes, Windsor est celui qui mène les interviews officielles en conférence de presse après les qualifications ou les courses. Il a également écrit des articles-référence pour le magazine F1 Racing. Pour l'anecdote, il était en voiture avec Frank Williams au moment de l'accident qui coûta ses jambes à Frank.






J'ai eu l'immense chance de déjeuner à sa table grâce à Bridgestone, ainsi qu'en présence de nombreuses autres références, lors du GP de Hongrie, cette année. Joe Saward, Alan Henry, Maurice Hamilton, David Tremayne, et j'en passe... Quatre heures inoubliables. En vérité, il ne manquait à cette table que Murray Walker pour avoir tous les meilleurs journalistes anglo-saxons dans la même pièce. J'y ai accumulé ce soir-là des « tips » inestimables, entendu des anecdotes folles, appris des indiscrétions concernant de nombreux grands noms du paddock, revu mes classiques historiques, et reçu un respect, des soutiens, des encouragements et un accueil qui m'ont convaincu que je pouvais à mon tour devenir un hôte régulier des paddocks. Ce fut un vrai déclic. Le lendemain, j'ai rencontré Jean Louis Moncet et Julien Fébreau qui furent eux-aussi bien plus décisifs qu'ils ne peuvent l'imaginer dans la gain de ma confiance sur le fait que mon métier pouvait être le leur.













En parlant de Murray Walker, « The Voice », comme le surnomment les Roastbeef, il sera de retour avec le changement de diffuseur en Grande Bretagne. La BBC s'est en effet félicitée d'avoir renégocié avec l'encyclopédie vivante de la F1 des chroniques régulière pour le site web de la chaîne. A ne pas manquer si vous parlez un peu anglais. Le reste de l'effectif BBC pour la nouvelle saison ne manque pas de charme, jugez plutôt : le tout fraîchement retraité (et papa) David Coulthard, l'électron libre Eddie Jordan, qui n'a jamais manqué de commenter tout ce qu'il se passe en F1 pour la presse écrite depuis qu'il a vendu son écurie, et Jake Humphrey pour canaliser ces deux larrons. Ted Kravitz passera aussi dans la barque, et sera dans les stands avec Lee McKenzie, qui m'a posé posé une question bien tricky lors de la remise de mon prix e-reporter en septembre (y'a-t-il des gens avec lesquels tu ne t'es pas bien entendu?). Brundle, quand à lui, commentera pour la BBC5, à la radio.







Brundle s'amuse avec Tamara Ecclestone

lundi 24 novembre 2008

Ambitions court-circuitées : comment trouver une nouvelle courbe?


Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'en ce moment, lorsque l'on est promoteur d'un circuit international, on ne doit pas faire que des nuits paisibles.
De la même façon qu'un roc tel que PPDA n'était pas indispensable au J.T. De TF1 d'après les responsables de la chaîne, il semblerait que certaines institutions « indétrônables » que sont les pistes légendaires et historiques ne soient en réalité que des colosses aux pieds d'argile, et ne se trouvent pas non plus à l'abri d'un passage à la trappe.
De nombreux circuits ont ces dernières années apporté de grandes améliorations (mises à niveau, selon le point de vue) à leurs infrastructures, au prix d'investissements contraignants, afin de ne pas perdre (trop) de terrain sur les nouvelles dates Orientales faisant leur apparition dans le calendrier F1. Ainsi, Monaco a revu la taille de ses stands, les équipes se plaignant d'une capacité d'accueil insuffisante; Montréal a investi massivement dans une nouvelle salle de presse hi-tech inaugurée cette année, adaptée aux exigences de l'accueil média; Hockenheim, Silverstone, Magny-Cours et d'autres se sont régulièrement remis en question par des actions concrètes pour convaincre Bernie Ecclestone que l'herbe n'est pas plus verte ailleurs.

"Et si on virait Monaco pour organiser un GP sur la lune?"


Mais les tacles assassins continuent d'être distribués méthodiquement, - l'agresseur étant aussi l'arbitre lui-même - , et ce sont ceux qui les reçoivent qui prennent également le carton rouge.
Après le vieil Hockenheim et ses légendaires lignes droites; après le tracé japonais de Suzuka que de nombreux pilotes et observateurs considèrent comme le juge de paix mondial et qui a vu tant de d'haletantes finales du championnat s'y dénouer; après Spa Francorchamps, qui ne sait plus sur quel pied jongler depuis que les commanditaires cigarettiers, jusque-là VIP, se sont vus donner des coups de pieds dans le derrière par l'Union Européenne; après Imola, stigmatisé éternellement comme le circuit sur lequel Ayrton Senna trouva la mort et considéré comme une piste relativement fade en dépit de la chaleur humaine diffusée par les milliers de tifosi présents; après Indianapolis, du fait du désintérêt Américain pour la F1 et du tristement célèbre Grand Prix lors duquel seules six monoplaces prirent le départ; voici donc Magny-Cours et Montréal sur la liste des abonnés à la touche. On peut dire que ça commence à faire beaucoup. Les raisons sont variées; de la simple embrouille ou antipathie entre Bernie et les promoteurs (exemple : Silverstone), à un manque d'infrastructures ou de budget, en passant par la quête de nouveaux marchés pour les constructeurs représentés en F1 et d'audiences télé asiatiques massives pour les annonceurs; parfois, tout à la fois.






L'épingle du Casino, tribune passionnée, à Montréal


Au risque de faire hurler un grand nombre d'entre vous, je ne regretterai pas le tracé de la Nièvre. Du moins, pas la venue de la F1 sur cette piste. Comme dit Bernie : « Le problème c'est n'est pas de GP de France, c'est qu'il se tienne à Magny-Cours ». A vrai dire, ça tombe sous le sens. Je ne tire pas sur une ambulance, mais le circuit français a rarement offert au cours de la dernière décennie ce que j'estime être une course excitante. En tant que puriste, j'aime toute occasion lors de laquelle une F1 se produit sur un morceau de bitume. Je suis pourtant sentimentalement attaché à la piste, y ayant assisté à mon premier Grand Prix en tribunes en bonne compagnie, en 2000 (souvenez-vous du majeur tendu de Coulthard, vainqueur, adressé à Schumacher dans l'épingle d'Adélaïde, « revanche » d'une rancoeur entre les deux hommes datant de Spa 1998).
Bref, on ne peut toujours rejeter la faute sur le compte du manque de dépassements, de l'ultra-domination d'une équipe, ou des courses se jouant dans les stands. Même la Hongrie, tracé réputé soporifique, offre de meilleures courses que Magny-Cours. Je n'aborderai pas l'argumentaire répétitif mentionnant le (non) réseau routier menant à la piste campagnarde, ou la médiocre capacité hôtelière environnante. Les représentants du circuit de Magny-Cours étaient ce weekend en « visite de courtoisie » à Jerez, sur les lieux où se produisait la Superleague Formula. Il est fort probable qu'un club de football français donne son feu vert l'an prochain pour se lancer dans la série; et Magny-Cours cherche d'autres disciplines à faire venir pour ne pas être oublié au profit du Ricard. En parlant de Jerez, nombreuses sont les pistes, qui, après leur éviction du calendrier F1, ont su se créer une grande réputation sans que la F1 ne s'y produise. La Superleague est passée cette année à Zolder, Vallelunga, Estoril et Jerez, pour ne citer que celles-ci; autant de pistes grandement reconnues et s'en sortant à merveille.




Il y a une vie après la F1


En revanche, le fait est que Magny-Cours, comme de nombreux circuits disparus mentionnés auparavant, attire du monde en tribunes et demeure un événement populaire. Bien plus qu'à Barhein ou en Chine; laquelle perd visiblement beaucoup d'argent à en croire l'actualité récente et les rumeurs de retrait de la nouvelle piste pharaonique du calendrier. Le Canada et Silverstone sont aussi des pistes autour desquelles il fait bon venir s'agglutiner au milieu d'autres passionnés. La chaleur humaine est unique dans une tribune du circuit Gilles Villeneuve, qui ouvre d'ailleurs la pit-lane gratuitement au public le jeudi, offrant une occasion unique de voir les mécanos et les équipes, et même quelques pilotes au travail. Il s'agit, d'après ma propre expérience, d'un rendez-vous unique qu'il est catastrophique de supprimer. Ôter des dates européennes trop nombreuses; soit. Ne plus venir du tout sur le continent Nord-Américain et limiter les venues Outre-Atlantique à l'unique date du Brésil n'est en revanche pas digne d'un championnat se revendiquant mondial.








Garage Ferrari, Pit-lane du jeudi, Montréal 2008

samedi 22 novembre 2008

Des femmes et de l´argent

Toro Rosso est à la recherche de 10 à 15 millions de dollars pour boucler le budget 2009, laissant ainsi de nombreux points d'interrogations au dessus des têtes des (trop) nombreux candidats à un baquet de course au sein de la petite Scuderia et de leurs managers. Bourdais, Sato, Buemi, Di Grassi, Senna et même Barrichello veulent y être l'an prochain; je vous en avais déjà touché quelques mots ici.



Il semblerait toutefois qu'une une solution nouvelle, qui n'était pas si loin, d'ailleurs, (mais ce sont toujours les choses les plus évidentes à côté desquelle on passe le plus facilement) s'ouvre à l'écurie Italienne. Et sauverait la tête de Bourdais. Vraisemblablement, personne n'y a pensé, à part moi. Ainsi donc, cette solution se nomme Slavica Ecclestone!



Slavica va être dotée, d'ici peu, d'après les dernières rumeurs, d'une fortune colossale. Elle aurait demandé le divorce de son époux, Bernie, maintenant que leurs (charmantes) filles ont atteint la majorité (Tamara est tellement charm...majeure qu'elle a posé en lingerie il y a quelques temps pour un magazine masculin international).







Inutile de vous présenter Bernie. Cela est tellement futile qu'on l'introduit désormais en estimant sa fortune, et non plus en énumérant tout ce qu'il a fait dans le monde du sport automobile moderne. Ainsi donc, Bernie est la plus grosse fortune Britannique, devant la vieille dame de Windsor qui préfère les grands chapeaux à une lourde couronne en métal doré.Bernie, lui, préfère l'or. Mais Monseignor, il est l'or, l'or de se réveiller, et aïe, le réveil est douloureux : il va coûter quelques millions (milliards?). Bernie est de presque deux décennies plus âgé que sa femme, si je ne m'abuse; plutôt plus que moins; et celle-ci a décidé de mettre fin à leur union légale. Ce divorce pourrait être la séparation la plus chère de l'histoire du Royaume Uni, et ce n'est pas rien. Si vous suivez un petit peu l'actualité people, ou que vous êtes allé au cabinet dentaire (pléonasme), vous savez que l'ex Beatles Paul Mc Cartney avait déjà cassé le petit cochon rose avec fracas lors de sa séparation.



Bref, à bien y réfléchir, Slavica dans une monoplace, voilà qui serait chouette! Nous aurions également enfin une femme en F1 (et pas en double page du RedBulletin, s'il-vous-plaît)! Mais avec le recul, gageons que ce ne serait pas réellement une bonne idée...en effet, avec autant d'argent, autant directement monter un team! Mieux, racheter Toro Rosso!


Ce qui fait que nous n'avons toujours pas notre femme en F1; et c'est quelque chose que j'aimerais bien voir, un jour. Il ne s'agit pas de discrimination positive, ou de « politique des quotas », mais force est de reconnaître que le sujet ne manque pas de passionner. Bien entendu, je ne suis favorable à une telle chose que si la femme en question s'avère être aussi douée qu'un homologue du sexe opposé et que son titre d'accès à la F1 n'est dû qu'à son coup de volant. Des femmes en F1, il y a en eu; peu, mais elles sont passées. Lorsque Honda, l'an dernier, avait plus ou moins publiquement lancé la bobine vers la star US de l'IndyCar Danica Patrick, j'ai vraiment cru qu'un test sérieux serait proposé à la jeune femme, et m'en suis réjoui. Ne parlons pas d'exhibition comme McLaren en avait proposé à Indianapolis il y a quelques années, mais d'un vrai test; un comme auquel Sebastien Loeb eut droit cette semaine avec RedBull, ou Rossi avec Ferrari. Du sérieux.



Mais pour de nombreuses raison, Patrick, enfin, Danica ( on s'y perd! ), n'a pas eue cette chance. Est-ce car elle n'a tout simplement pas le niveau? Car il n'y a pas de raisons de faire un traitement différent en F1 à quelqu'un qui court aux USA sous prétexte qu'il s'agit d'une femme? Ou bien car les réputations mutuelles du team testeur et de la championne en pâtiraient en cas d'essai désastreux? Nous ne le saurons pas, il y a toujours énormément d'excellentes (et moins excellentes) raisons de refuser à un(e) pilote pourtant doué un test dans la discipline reine.
Il faudra donc se contenter, pour le moment, des pitbabes. A ce sujet, deux anecdotes amusantes :




Tout le but de ce billet étant de parvenir à placer ces dernières, vous conviendrez que finalement, nous avons abordé quelques thèmes un peu sérieux avant de passer au léger. Je me trouve actuellement à Jerez, pour la manche finale de la Superleague Formula. Comme lors de chaque rendez-vous, j'aime aller un peu au contact des spectateurs quand j'ai un moment; j'y rencontre, l'espace de quelques brefs instants véritables passionnées ou simples curieux, qui passent leur samedi et dimanche dans les enceintes de circuit sur lesquels notre petit cirque se déroule. Bref, après avoir discuté avec quelques Papas ravis d'emmener pour la première fois leurs jeunes fils entendre rugir des V12, je me suis dit qu'un point de vue féminin pourrait être intéressant. J'ai donc discuté avec Paula, étudiante à Séville, fausse blonde.




Après quelques banalités, voilà qu'elle m'offrit la raison d'écrire ce billet avec une touchante réplique d'innocence : « le panneau 200, là-bas, c'est pour dire aux pilotes que la vitesse est limitée à 200? ». Je ne me moquerai pas, car évidemment, ce qui semble être de l'acquis pour les mordus que nous sommes ne l'est pas forcément pour tout un chacun. Cela prouve aussi à quel point le sport auto a besoin d'être grand public et clair dans ses moindres détails pour passionner les foules. Paula désignait en réalité un panneau annonçant la présence d'une courbe serrée (celle où Schumacher tenta d'expédier Villeneuve au tapis en 1997) à 200 mètres. Mais quand bien même, l'idée d'une limitation de vitesse sur un circuit automobile où l'on se bat pour le moindre centième de seconde a eue le mérite de m'amuser.









Pour conclure, une rumeur circulait en fin de saison dans les allées F1. RedBull organise un concours annuel de modélisme dans le paddock lors de chaque rendez-vous, conviant de jolies et dynamiques jeunes femmes décomplexées appellées Las Formula Unas à se trémousser dans le paddock en sirotant quelques boissons énergétiques (et plus si affinités). Lors de chaque Grand Prix 2008, une reine de beauté fut élue selon des critères qui m'échappent, et chaque hôtesse gagnante s'est retrouvée invitée VIP pour la grande finale d'Interlagos, au Brésil.





La légende dit que la candidate Canadienne serait arrivée à l'aéroport le jour du départ, et qu'au moment de présenter sa carte (d'indentité), celle-ci aurait tendu sa carte (de visite)... et se serait évidemment vue refuser l'accès à l'avion. Je ne sais pas si cette histoire est vraie, mais elle a le mérite de cultiver l'intarissable mythe dont toutes les blondes du monde ont énormément de mal à se dépêtrer! J'en profite pour saluer Laura, de Formule Blonde, auteure d'un petit site français traitant l'actu de façon différente, et chez qui je retrouve ma passion et mon envie de percer progressivement dans le milieu du journalisme en sport automobile.

jeudi 20 novembre 2008

L'entretien d'un sport-business

Saison finie. Eloignons-nous des pistes un petit peu, et regardons ce qu’il se passe pendant l’hiver pour occuper tout ce petit monde, qui habituellement passe son temps dans des motor-homes et des salles d‘attentes d‘aéroports. La Course des Champions (ROC) qui avait été accueillie jusque récemment au Stade de France avant de partir à Wembley, et accueillant le gratin du sport auto mondial (Loeb, Schumacher, Priaulx, Coulthard, Hamilton) dans des courses d’exhibition, se tiendra le 14 décembre. C’est une occasion rare pour le public de voir des champions de différentes disciplines automobiles s’affronter à armes égales sur différentes voitures devant un public en liesse.



Mais il y a aussi des choses plus guindées, et tout aussi excitantes, bien que plus exclusives. Ou plutôt, excitantes, car exclusives! Les Autosport Awards, soirée de gala organisée par le magazine britannique de référence, est l’une des soirées les plus prestigieuses de l’année. Avoir son carton pour y assister est un grand honneur, que Lewis Hamilton avait déjà à l'âge de 14 ans. J’espère avoir un jour, à mon tour, le précieux sésame.

Cependant, ne boudons pas notre plaisir. Les 10 et 11 décembre, c’est au Grimaldi Forum de Monaco que j’aurai la chance de me trouver, pour assister aux deux jours de conférences et dîners-cocktails du Motor Sport Business Forum. Un grand rassemblement des plus grands noms et représentants impliqués dans le sport automobile, qui livreront à leur auditoire en provenance des différents paddocks leur analyse sur de nombreux thèmes d’actualité cruciaux. Politique, finances, présent et futur du sport y seront largement débattus.



Cette année, le Motor Sport Business Forum sera présidé par le Président de la Fédération Internationale Automobile, Max Mosley. Des tribunes seront également données à de grands conférenciers, dont l’expertise est inestimable. Directeurs d’équipe, responsables marketing, promoteurs de circuits, investisseurs (ou sponsors) influents, responsables des médias télévisés, représentants de séries de promotion, tout le monde sera là.



Le Dr Mario Theissen, Directeur de l’équipe BMW Sauber F1; Nick Fry, directeur de l’écurie Honda F1; ou encore David Wheldon, directeur marketing de Vodafone, l’un des plus gros sponsors de la F1, pour ne citer qu’eux, apporteront leur expérience et leur analyse sur des thèmes aussi variés que le sponsoring en sport auto, les leçons à glaner des autres disciplines sportives et à adapter en sport auto, les éléments à apporter à la F1 pour la faire entrer dans une nouvelle ère; ou encore sur comment réaliser des projets de circuits respectueux de l’environnement et sur l’expansion de notre sport favori en Moyen et Extrême Orient.



Il est rassurant de se dire que tous les intervenants du milieu, quels qu’ils soient, s’installent ponctuellement autour d’une table, certes bien garnie, pour définir les priorités et les chantiers du futur du sport automobile. L’objectif commun de toutes les personnes présentes lors de ces deux jours de congrès n’est autre que de pérenniser une discipline qui doit s’adapter au quotidien, qu’il soit fait de crises pétrolières et économiques, de sensibilisation accrue de l’impact de l’automobile sur l’émission de gaz à effet de serre, ou encore la façon de proposer un spectacle de qualité en piste, et à la télévision, digne des attentes des spectateurs du monde entier. Le tout, en faisait des sports mécaniques une activité rentable financièrement, et digne de confiance pour les investisseurs nécessaires à la construction de tout projet. Nous aurons l’occasion de revenir ici-même sur les thèmes abordés.

Il y aura donc du champagne et des petits fours, mais c’est pour l’avenir du sport auto. Et comme j’aime mon sport, je me dévoue!

mercredi 19 novembre 2008

F1 Racetracks Awards: A vous la parole!




F1 Racetracks se lance dans le mouvement des sondages de fin d’année (voir article précédent ) et vous propose de répondre aux questions suivantes:

* Quel fut le meilleur pilote F1 en 2008?
* Quelle fut la meilleure écurie F1 2008?
* Désignez la meilleure progression 2008 ( écurie ou pilote )
* Qui est le meilleur pilote d’essais en F1?
* Quelle est la discipline mécanique autre que la F1qui a le plus d’intérêt?
* Quel est le pilote le plus sous-estimé en F1?
* Quel est votre média (support journal, magazine, radio, TV, Internet ) favori pour les infos sport auto? Précisez son nom.




Merci d’avance pour vos commentaires.

Avant de plonger, il faut sonder.

C’est l’époque des sondages et des bilans de fin de saison. Chaque magazine, site Internet, journal ou même forum de fans se lance dans cette grande question qui a le mérite de susciter les réactions passionnelles les plus extrêmes : qui a été le meilleur? Réponses objectives et mauvaise foi sont souvent au rendez-vous, statistiques et réécriture de l’histoire à l’appui, mais certaines analyses permettent toutefois de donner un panorama relativement représentatif de l’opinion des observateurs de la F1.

Ainsi, vous avez probablement lu cette information concernant le choix des lecteurs British (c’est important) du Times, à la question « Quel fut le meilleur pilote de la saison 2008 ?». Hamilton? Détrompez-vous! C’est bel et bien son ami « je n’ai pas de problème avec Lewis » Alonso, qui a été élu! Ainsi, la grande information que l’on peut retirer de ce sondage, est que les observateurs anglais aiment la F1 pour la F1, et non pas uniquement pour Hamilton. J’entends de plus en plus de Britanniques me dire qu’il y en a ras-le-bol du Hamilton ceci, Hamilton cela lors des retransmissions télévisées de ITV. Il faut dire qu’à Monza, pendant que Sebastian Vettel se dirigeait vers la toute première victoire de sa carrière, sur Toro Rosso, faisant de lui le plus jeune vainqueur de l’histoire de la F1, Steve Rider, le commentateur d’ITV, nous gratifiait d’un « Vettel mène toujours la course, mais regardez, Hamilton, a encore gagné une place et pointe maintenant à la 14ème position »!


Malgré tout, recadrons les choses, il est logique que l’on se soit emballé Outre-Manche pour Lewis dans la mesure c’est l’enfant du pays, qu’il luttait pour le titre, et était dans l’œil du cyclone suite à sa manœuvre discutable et discutée dans la chicane de Spa. Mais les fans avertis (et un homme averti en vaut deux comme disait si bien Coluche) se seront tout de même lassés du fait que certaines retransmissions ne gravitent qu’autour de Lewis. Les spectateurs ont leur propre jugement et n’acceptent que difficilement qu’un commentateur TV leur suggère de quoi penser à propos d’untel ou untel. En revanche, les jugements et partis-pris sont bien mieux tolérés à la radio ou dans la presse écrite, où prises de positions radicales sont bienvenues, pour ne pas dire attendues fermement.

Ainsi, j’en profite pour adresser une amicale pensée à mon messie Julien Fébreau, de RMC, que j’ai rencontré pour la première fois passablement énervé par le snobisme dont avait fait preuve Nelsinho Piquet à son égard lors d’une interview (tandis que son compère Patrick Tambay fulminait contre l‘adversaire ayant envoyé son fils aux pâquerettes en Formule BMW). Les ondes françaises avaient alors crépité de bons mots; les oreilles de petit Piquet ont dû également siffler et crépiter quelque peu.


Pierre Van Vliet, ayant été le premier à m’offrir un espace publié dans son F1i Magazine spécialisé, n’a pas manqué non plus, régulièrement, de me rappeler à quel point l’engagement de celui qui tient le stylo est important. Au risque de faire grincer des dents. Pierre fut l’un de ceux qui osa, sans détour, proposer sa vision désabusée de l’affaire Max Mosley, ne cherchant aucunes excuses au Président de la FIA pour ses actes hors-pistes, comme pour certaines de ses prises de décisions politiques.





Pour en revenir à nos moutons (mais non, je ne parle pas des fans!), cette année, j’ai participé au sondage du Red Bulletin; décalé, comme vous pouvez vous en douter. L’une des questions outrancières de ce questionnaire était « quand Fernando signera-t-il chez Ferrari? »… On pouvait aussi dire qui serait un bon patron d’écurie (la rédaction a sans doute reçu un paquet de private jokes des insiders du paddock pour celle-ci), ou encore qui serait champion 2009, une irrévérence classique du Taureau qui donne des ailes quand on sait que le titre 2008 n’était même pas joué, le sondage ayant eu lieu lors du GP du Japon.
La question qui m’a le plus intéressée fut celle où l’on demandait aux sondés de déterminer qui était le pilote méritant le plus d’être en F1 l’an prochain. Je ne vous dirai pas qui j’ai désigné, mais il s’agit d’un pilote en activité.

Depuis quelques années, cependant, le sondage le plus représentatif et complet est celui mené par la revue internationale F1 Racing. Souvent en partenariat avec un gros sponsor, le magazine spécialisé lance cet hiver encore son grand sondage, appelé « Man of the Year ». Les chiffres des différentes récompenses sont ensuite décortiqués par la rédaction et permettent de sortir à l’intersaison un numéro spécial garni d’une vingtaine de pages sur le sujet. Au passage, les lecteurs sont interrogés sur les aspects qui pourraient être changés dans leur sport favori, et leur voix est utilisée pour proposer aux instances dirigeantes du sport des évolutions concrètes et une image de l‘opinion publique sur des sujet comme l’introduction du KERS, le retour aux slicks, ou encore sur l’importance des vues de caméra embarquées et des communications radio dans une retransmission TV. Mais il s’agit aussi pour le magazine d’un redoutable outil commercial, permettant de définir quelle est la cible non seulement du sport auto, mais du magazine.




Ainsi, l’étude menée (mais pas publiée dans le titre) révèle que sur les 15.000 personnes ayant répondu au sondage Internet 2007, 86% sont des hommes; 68% sont propriétaires, 61% ont assisté à un Grand Prix dans l’année, 30% sont Britanniques, 1% Indiens, sans parler des statistiques accumulées sur les revenus du foyer ou du nombre de véhicules possédés. Un test de reconnaissance des marques impliquées en F1 est également proposé. Ainsi, un sponsor d’écurie peut clairement savoir si sa marque est associée par les fans à la F1. Un procédé redoutable, qui permet par la suite de cibler encore plus précisément les contenus publicitaires du magazine et de proposer, rassurez-vous, tout le monde n’en veut pas qu’à votre argent, un contenu plus approprié par rapport à vos attentes.

mardi 18 novembre 2008

Telenova à suspense; la saga de l'hiver




DI GRASSI --- SENNA





UN SEUL BAQUET HONDA


Les telenovelas, ce sont ces feuilletons hispanophones qui connaissent un grand succès auprès de la ménagère latina, et qui animent le petit écran de milliers de foyers en Amérique Latine ou de l'autre côté des Pyrénées.

Et un feuilleton Brésilien passionnant à suivre, en ce moment, c'est celui de la saga Honda/Toro Rosso, et en particulier, la trajectoire de Bruno Senna.


Résumé des épisodes précédents. Bruno Senna est le neveu d'Ayrton. Sa famille ne voulait pas qu'il coure en compétition automobile, en raison du funeste destin de son illustre ainé, devenu légende du sport; l'incarnation de la sagesse et de la compétition à son stade le plus passionné. Ayrton Senna fut, et restera une reférence, peut-être la référence du pinacle du sport automobile. Adulé ou haï, comme tous les grands champions, il ne laissait en tous les cas pas indifférent.

« Si vous croyez que je suis rapide, attendez de voir mon neveu », dit un jour Ayrton alors qu'un documentaire était filmé sur lui, en compagnie de Bruno, encore bambin, qu'il défiait à jet-ski.

Aujourd'hui, Bruno a grandi. C'est un jeune homme avec une trajectoire assez hors du commun pour un pilote professionnel, dans la mesure où il n'a que quatre saisons d'expérience de courses sur circuits, contrairement à ses homologues, qui, à 25 ans, ont plus de 15 ans de bouteille.

Avant que l'on ne m'accuse de bourrage de mou, mettons les choses clairement à plat : oui, je suis un admirateur de Bruno. Je n'énumèrerai pas là les maintes raisons faisant que le jeune Brésilien suscite tant d'intérêt chez moi depuis que j'ai appris qu'il courrait en GP2 en 2007, mais le fait est que son magnétisme fonctionne sur moi. Il ne s'agit pas de nostalgie, de réminiscences... Je n'ai que peu connu l'ère d'Ayrton, et avais pour idoles Mansell, Berger ou Alesi, Irvine et Coulthard.



C'est facile à dire aujourd'hui, au vu des circonstances, mais depuis que j'ai commencé à suivre la carrière de Bruno début 2007, je n'ai jamais douté du fait qu'il arriverait à monter les échelons menant à la discipline reine. Encore plus cette année, avant que les premières rumeurs l'annonçant chez Toro Rosso ne jaillissent, il paraissait inconcevable à mes yeux que le marché des transferts hivernaux ne soit largement alimenté par les spéculations au sujet de l'avenir du Brésilien. Et ce, même en dépit de résultats ébouriffants. Le fait est que Bruno s'est bien battu, restant en lice jusque dans la dernière manche pour le titre face à Giorgio Pantano, finalement couronné à Monza. De la même façon que j'ai eu la chance d'avoir conscience du phénomène Hamilton depuis l'âge de 16 ans, Senna a attisé ma curiosité, et je crois en lui.



Je me rappelerai toujours de ma première rencontre en tête-à-tête avec lui, en Hongrie cette année. Alors attablé dans le motorhome d'hospitalité du GP2 avec sa garde rapprochée féminine, et me voyant arriver avec ma veste Bridgestone, Bruno s'est levé, est venu me serrer la main, m'a adressé quelques mots dans un anglais impeccable, et m'a indiqué où se trouvait la machine à expresso! Je ne pense pas que Bruno pourra encore se permettre cette proximité avec chacun une fois en F1, mais les bases ont été posées en un quart de seconde. N'y voyez pas une attitude marketing calculée ou une arrière-pensée intéressée de la part du Brésilien. Il est juste franchement sympathique et cordial. Bien entendu, Pedro Diniz l'était aussi, à son époque! Et cela ne suffit pas, bien entendu, pour être pilote au niveau visé par Senninha!



Il est pas étonnant que Bruno, oublions son nom de famille et sa ressemblance physique avec son oncle un instant, connaisse une ascension telle que celle qu'il vit actuellement. Ce caractère, ce professionnalisme et son approche de la course en font déjà un grand communiquant, une promesse d'avenir glorieux : un jeune homme qui a compris qu'être pilote de course, c'est être rapide, mais aussi savoir être metteur au point, être capable de fédérer une équipe autour de soi pour qu'elle donne le meilleur d'elle-même, savoir être disponible avec les sponsors, qu'il attire comme des mouches (là, son nom est un vrai atout) ou encore les journalistes; faire partie du milieu, dans sa globalité. Bruno a ainsi fait le choix de loger dans un motorhome privé, aux abords des pistes de courses, tout comme le faisaient Coulthard ou Villeneuve avant lui.

Mais revenons à notre feuilleton, si vous le voulez bien. Le fait est que Bruno n'est pas le seul Brésilien talentueux à vouloir son baquet en F1. Outre le vice-champion GP2 2007 Nelsinho Piquet, qui est parvenu, après une période de doutes, à conserver son volant Renault, la concurrence venant du pays de la samba est rude. Rubens Barrichello, le pilote ayant pris part au plus grand nombre de GP de toute l'histoire de la F1, ainsi que Lucas Di Grassi, l'un des grands rivaux de Senna en GP2 cette saison, sont tous deux bien décidés à obtenir leur titre de transport dans l'une des 20 monoplaces les plus rapides du monde en 2009.

Les possibilités pour piloter en F1 l'an prochain sont désormais limitées. Tout semble bloqué du côté de Force India, qui vient d'officialiser un partenariat technique avec McLaren Mercedes. Woking va s'empresser de tenter de placer ses protégés en Pedro de la Rosa ou Paul Di Resta, sachant que Fisichella et Sutil ont déjà, en théorie, également, un contrat 2009. Restent donc un baquet Honda -celui de Rubens Barrichello- et un, peut-être deux, sièges chez Toro Rosso. Senna, Di Grassi, et Barrichello sont en course pour le volant Honda. Quoiqu'il en soit, c'est un Brésilien qui décrochera la timballe d'argent, Petrobras, le pétrolier Brésilien sponsor de Honda, poussant pour avoir du sang neuf local.



A la liste des candidats au volant Toro Rosso viennent s'ajouter le Suisse Sébastien Buemi, le même-pas-mort Takuma Sato, et le pas-encore-abattu Sébastien Bourdais, visiblement loin d'être sûr de se voir donnée la chance de rempiler. Senna aurait lui reçu une offre de 14 millions de dollars de l'équipe, qui revendique pourtant des difficultés à boucler son budget 2009 (et ainsi le maintien de Bourdais dans l'équipe).

Ces deux derniers jours, à Barcelone, Di Grassi et Senna ont eu de façon équitable le volant de la Honda, et ont été étalonnés par rapprot à la référence maison en la personne de Jenson Button. Alex Wurz, pilote d'essai, a également été sollicité pour juger du feedback des deux apprentis. Ross Brawn et toute l'équipe verte ont également appuyé le test de nombreuses visites des deux pilotes GP2 à l'usine du team. Tous deux ont été capables de s'aligner de façon convaincante face à la tâche qui leur a été présentée, et l'on se gratte maintenant la tête du côté de chez Honda pour savoir quelle suite donner à cette évalution.

C'est alors que j'ai une pensée pour Luca Filipi, qui va connaître d'ici peu le symptôme Nick Heidfeld : Ayant été soutenu par Honda F1 et leur pilote essayeur ces deux dernières saisons, le jeune Italien, 4ème du championnat GP2 en 2007 et 19ème cette saison, et critiqué ouvertement par son ancien employeur Frédéric Vasseur (ART GP), va voir tous ces jeunes gens lui ravir la place qu'il pensait tenir dans le coeur de l'équipe Nippone. Heidfeld avait été formé à l'école Mercedes et pensait tenir son passe-droit pour l'équipe McLaren pour la saison 2002 une fois Häkkinen parti à la retraite; mais c'est son coéquipier Sauber Kimi Raïkkönen qui avait décroché le pompon. Filipi aura sans doute beaucoup de mal à se remettre de cette situation, n'étant plus, de loin, l'un des favoris à court, ni même moyen terme, pour accéder à la F1.



Comme dans toute bonne Telenovela qui se respecte, il faut un héros mis en exergue par un farouche rival, et troisième larron, dindon de la farce...





Vidéo Auto/Moto retraçant la carrière pré-GP2 de Bruno Senna et sa relation avec Ayrton.


Le site web officiel de Bruno Senna (anglais)
http://www.brunosenna.com.br/index_new.asp

Le site officiel de Lucas di Grassi (anglais)
http://www.lucasdigrassi.com.br/eng_home.php